Les Mots de Cristy

Je ne suis plus cette jeune fille de 16 ans mal dans sa peau, tellement timide qu'elle n'osait pas prendre la parole en classe, tellement peur qu'elle n'osait pas s'affirmer. Non, aujourd'hui je suis une jeune femme de 26 ans, et en dix ans, il s'est passé énormément de choses. Des événements positifs comme négatifs qui ont fait de moi la personne que je suis aujourd'hui.

Aujourd'hui, je suis plus sûr de moi, j'ose plus m'exprimer et n'est pas peur d'affirmer mes opinions, même si je reste d'une nature assez discrète. Et choses que je trouve très importante :  je me sens mieux dans ma peau, et je pense avoir trouvé ma place dans ce monde de malade, même si parfois, je me sens en décalage avec les autres.

J'attends avec impatience de faire la rencontre avec la femme que je serais à 36 ans ! Est ce que dix nouvelles années font renforcer ce sentiment de confiance en moi ? Est ce que ces dix prochaines années
vont me rendre encore plus épanouie ? Je l'espère, et rendez-vous est donné dans 10 ans...

Le texte qui va suivre est totalement (ou presque) fictif. Il a été écrit pour un concours, organisé par Votre-Plume. L'objet de ce concours, était d'écrire une lettre dans le but de venir en aide à quelqu'un. Une lettre qui doit être convaincante, touchante et originale. Le contenu de la lettre était libre, la seule obligation était d'y insérer à n'importe qu'elle moment, une citation, sans oublier de préciser l'auteur.

Bonjour ma Rose,

Je t’écris aujourd’hui en désespoir de cause. Je ne suis même pas sûre que tu lises une seule de ces lignes, mais je tente ma chance, puisque tu refuses obstinément de m’ouvrir ta porte. Tu ne m’ouvres pas ta porte alors que je sais que tu es juste derrière. Tu ne m’ouvres pas ta porte alors que de la rue, j’ai vu tes fenêtres éclairées. Tu ne m’ouvre pas ta porte alors que je te sais seule en pleurs.

Pourquoi ne me laisses-tu pas t'aider ? Pourquoi refuses-tu de voir que je suis là, juste à côté de toi ? Pourquoi ne vois tu pas que je tiens à toi ? Pourquoi ne vois-tu pas toute l’amitié que je te porte ? J’essaye de percer cette bulle dans laquelle tu t’es entourée pour pouvoir poser ma main sur ton épaule. J’essaye de briser cette bulle et le vide que tu as créé autour de toi pour pouvoir te prendre dans mes bras. Je veux que tu laisse couler tes larmes sur moi. Je veux entendre ce qui ne va pas de ta bouche. S’il te plaît, ouvre-moi ta porte. S’il te plaît, ouvre-moi ton cœur.

Laisse-moi te dire la femme fabuleuse que tu es. Laisse-moi te dire que tu es quelqu’un d’exception. Laisse-moi te dire que tu es quelqu’un qui compte. Laisse-moi te dire toutes ses choses qui te feront du bien.

Il a suffit de quelques mots d’une poignée d’individu, juste quelques mots pour que tu te fermes au monde. Je sais que ces mots, ce n’est pas moi qui les ai entendu chaque jour de ton calvaire. Je sais que ces mots, ce n’est pas moi qui les ai subit comme des maux. Mais tu devrais savoir que tu aurais pu me dire tes maux, je t’aurais soutenu. J’ai été chagriné de l’apprendre de la bouche de ta collègue de travaille. J’ai été encore plus chagriné quand elle m’a enfin avoué que personne n’avait rien fait pour toi. Personne alors que tous tes collègues sont bien au courant de toutes les insanités de tes patrons.

Connais-tu cette citation d’Epicure « Ce n’est pas tant l’intervention de nos amis qui nous aide mais le fait de savoir que nous pouvons toujours compter sur eux » ? Epicure n’a pas tord tu sais, c’est vrai que mon intervention ne te ferra pas oublier la torture psychologique que tu subis chaque jour. Mais si tu ne comptes plus sur tes amis, qui va t’aider ?

S’il te plaît, demain quand je frapperai à ta porte… ouvre-moi.

Ton amie qui s’inquiète sincèrement pour toi.

Je n’ai plus aucune conscience de qui je suis. Je ne me souviens ni de mon prénom, ni de mon apparence. Cela fait bien longtemps que je suis plongée dans les ténèbres. Je ne vois rien, je n’entends rien, je suis perdue dans l’espace et le temps. L’obscurité est ma seule alliée, elle est avec moi, elle est en moi. Compagnon d’infortune dans ce puits à la fois rempli de profondeur et vide de toute vie, un puits dans lequel je suis tombée il y a bien longtemps, sûrement une éternité, à moins que cela ne soit depuis hier. Au fond de l’abîme qui m’entoure, je ne pourrai dire si je rêve ou si je suis éveillée, si je bouge ou si je suis immobile. Aie-je seulement encore un corps ? Ou ne suis-je qu’une pâle copie fantomatique de l’être que j’ai été ? Une âme en errance à la recherche de rédemptions ou une vie gâchée à la recherche d’un peu de lumière, peu importe la différence puisque je suis ici, au cœur des ténèbres, au fond d’un abîme, et que je ne connaîtrai que l’obscurité et le froid. Froid qui me gagne de plus en plus, ma conscience se perd, j’ai de plus en plus de mal à réfléchir. L’obscurité est toujours là, réconfortante compagnie depuis si longtemps, elle me rassure et je décide de m’abandonner dans ses bras. Je ferme donc les yeux et laisse mon destin entre ses mains…

Les heures tournent, les jours passent, le temps défile sans qu’on ne puisse l’arrêter. Essayer, ce serait comme essayer d’attraper un cours d’eau. Le temps, tout comme l’eau, nous file entre les doigts. L’homme est tel un papillon éphémère dans un univers sans fin. Nous ne sommes que des grains de sable dans ce vaste monde. Nous ne sommes que poussière face au temps qui tourne, tourne, et tourne, sans jamais s’arrêter. Le printemps laisse place à l’été, l’automne se bat contre l’hiver, le temps tourne continuellement ; un cycle qui ne cesse de se répéter. Une course contre la montre pour échapper à la règle mais un jour la roue tombe. Les heures elles, tourneront toujours. Les jours eux, défileront toujours. Le temps lui, ne s’arrêtera jamais…

" Le Temps nous égare, Le Temps nous étreint, Le Temps nous est gare,

Le Temps nous est train. "

Jacques Prévert

Elle tisse sa toile, une belle toile régulière mais fragile. Fragile comme nos convictions, elles peuvent être ébranlées par un simple souffle. Elle tisse sa toile, une belle toile régulière mais fragile. Cela suffit pour créer une prison dorée, telles les Parques, elle décide du sort des petites choses volantes qui s'aventurent trop près de chez elle. Elle tisse sa toile, une belle toile régulière avec un simple fil. Sur ce fil elle est libre, elle peut monter, descendre, aller où bon lui semble. Elle tisse sa toile, une belle toile régulière mais fragile. Une toile qui symbolise à la fois la liberté mais aussi la peur, pourtant voir une araignée peut être un bon présage...

" Quelques gouttes de rosée sur une toile d'araignée,

et voilà une rivière de diamants. "

Jules Renard